Orange Guinée accusée de manque de transparence : vers un boycott ?

Article : Orange Guinée accusée de manque de transparence : vers un boycott ?
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7 juin 2020

Orange Guinée accusée de manque de transparence : vers un boycott ?

Le marché des télécommunications en Guinée est-il l’exemple d’une véritable concurrence entre les acteurs ? Orange Guinée est-elle limpide sur sa politique tarifaire ? Pas le moindre du monde. En tout cas c’est ce que tente de souligner la campagne de boycott initiée par certains jeunes guinéens.

La Guinée compte trois opérateurs dont Orange, MTN et Cellcom.

Orange Guinée reste le leader du marché des télécommunications mobiles avec plus de 60% de part de marché, 14 agences et 250 boutiques. Soit plus de six millions d’abonnés sur les 11,8 millions d’habitants qui peuplent la Guinée, selon des données de 2016.

Et pourtant, ces derniers jours, sur les médias sociaux, nombre de Guinéens et Guinéennes montent au créneau. L’objectif ? Dénoncer ce qui leur semble être une arnaque bête et méchante de la part d’Orange Guinée.

Campagne de boycott d’Orange Guinée. Crédit photo: Ahmed Sékou Camara
Campagne de boycott d’Orange Guinée. Crédit photo: Ahmed Sékou Camara

Manifestement, bien des jeunes semblent décider à en découdre avec la société. Quoiqu’il reste difficile pour nombre d’entre eux de se passer des services d’Orange ne serait-ce que pour un seul jour. Rappelons ici que son service concernant le transfert d’argent, Orange money, comptabilise à lui seul plus de 800 000 transactions par jour.

Concomitamment, les pass Orange, payés en espèces sonnantes et trébuchantes, apparaissent relativement chers si l’on tient compte du pouvoir d’achat du guinéen lambda. Mieux encore, ces pass, selon bien des consommateurs, finissent à une vitesse affolante à telle enseigne qu’on les assimile à une arnaque pure et dure. Conséquence : les clients-consommateurs pensent, pour la plupart, ne pas en avoir pour leur argent.

Division parmi les consommateurs

Tous les consommateurs ne sont cependant pas du même avis. D’aucuns pensent que les initiateurs du boycott veulent juste faire parler d’eux, défrayer la chronique. Mais la majorité pleurnichent et veulent faire savoir leur peine. En effet, quantité de publications et de commentaires sur le réseau social Facebook semble plutôt inciter à un boycott pur et simple de la société afin de faire entendre leur cris de cœur. Il convient, estiment certains, de lancer un appel collectif à l’endroit de l’Etat et de l’ARPT, l’autorité de régulation. Telle est d’ailleurs la position du journaliste guinéen Moussa Daraba.

Ce que j’en pense

Pour ma part, je crois ne pas avoir tous les éléments pour apprécier les allégations avancées par les uns et les autres. Néanmoins, j’entends chaque fois les cris de cœur de mes frères, sœurs et amis. Ces gens qui vivent cette dure réalité au quotidien. Ces femmes et hommes dont la plupart, faut-il le rappeler, bataillent au quotidien pour faire bouillir la marmite et rester en contact avec leurs proches (c’est important !).

Et l’ARPT dans tout ça ?

L’autorité de régulation des postes et télécommunication, l’ARPT, a pour objectif premier de protéger les usagers-clients contre les abus. Et pourtant, ces derniers jours, nombreux sont ceux qui la taxent de laxisme et d’un silence coupable. Pour eux, « l’autorité devrait enquêter et sanctionner, s’il le faut, la société Orange sur ses politiques tarifaires occultes et ses publicités quelque peu mensongères ». Reste à voir si leur appel sera entendu.

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